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politiquement correct - Page 3

  • Le "privilège blanc" : généalogie d'un concept fallacieux...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une intervention de Julien Rochedy consacrée à la notion de "privilège blanc", qui fait florès au sein de la gauche politiquement correcte . Publiciste et essayiste, Julien Rochedy est une figure prometteuse de la mouvance conservatrice et identitaire.

     

                                          

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  • L’Epuration ou la fin d’un monde...

    Les éditions Auda Isarn viennent de rééditer un essai de Pierre Gillieth intitulé L’Épuration ou la fin du monde. Collaborateur de différents magazines, Pierre Gillieth a publié plusieurs livres, dont des romans comme Les Dioscures (Auda Isarn, 2002) ou Ombre (Auda Isarn, 2007), ou des essais comme La France d'Alphonse Boudard (Xénia, 2011).

     

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    " En avril 1945, le général de Gaulle déclarait à l’Assemblée nationale : « Où est la guerre civile ? » Pourtant, après plusieurs années d’Occupation fort dures et cruelles, l’esprit de vengeance avait prolongé massacres, tortures et climat de guerre civile. Ce fut ce qu’on a appelé l’Épuration. Mais, bien plus qu’un juste retour de balancier, on assista à une mise en coupe réglée de tous les secteurs clés de notre pays : personnel et institutions politiques, monde économique et professionnel, paysage intellectuel…

    Ce livre présente les prémices de l’Épuration, en France et à Alger, l’Épuration sauvage de l’été 1944, le drame des tondues, la liquidation politique, économique et culturelle du camp des vaincus et, plus largement, de la France de l’entre-deux-guerres. À la lecture de ce livre, on prendra la mesure de ce vaste chamboulement (propre à ce qu’on appelle la loi des vainqueurs) qui eut une importance vitale sur tout le demi-siècle français qui allait suivre. Notre monde actuel est bien issu de ce socle posé en 1945. Sans Libération et sans Épuration, pas de décolonisation, pas de Mai 68, et pas de triomphe de la mondialisation et du politiquement correct. "

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  • Interdit de ne pas interdire ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de François-Bernard Huyghe, cueilli sur son site Huyghe.fr et consacré aux nouvelles formes de censure instaurées au nom du politiquement correct. Spécialiste de la stratégie et de la guerre de l'information, François-Bernard Huyghe enseigne à la Sorbonne et est l'auteur de nombreux essais sur le sujet, dont, récemment, La désinformation - Les armes du faux (Armand Colin, 2015), Fake news - La grande peur (VA Press, 2018), Dans la tête des Gilets jaunes (VA Press, 2019) avec Xavier Desmaison et Damien Liccia, et dernièrement L'art de la guerre idéologique (Cerf, 2019).

     

     

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    Interdit de ne pas interdire ?
     
    Interdits de parole publique à tel endroit ou menacés pour tel propos sur telle antenne : Agacinski, Finkielkraut, Zemmour, Sifaoui, Zineb el Rhazoui, G. Lejeune. Tous ces gens connus, qui ne disent ni ne pensent la même chose, ont en commun de subir l’interdit pour crimepensée. Ils ont été menacés et empêchés de parler depuis quelques mois (et bientôt depuis quelques lois). De belles âmes (de Nutella aux associations antifas) le réclament de la justice, de l’administration qui gère des salles et des formations, ou des médias (menace de boycott par les annonceurs via les Sleeping Giants): faites les taire.

    Certains au nom de l’héritage de Mai 68. Le « il est interdit d’interdire » est devenu « censurer sans entraves ».

    Bien sûr, les suspects peuvent encore écrire ou fréquenter des plateaux de télévision. Là, avant le clash qui fera le buzz, ils entendront le rituel : « Ne nous assommez pas avec votre on ne peut plus rien dire, la preuve : vous êtes à l’antenne ». Mais ils sont placés en situation de défense, confrontés à des accusateurs, toujours en position de se justifier: sous-entendus, faux degrés d’interprétation, complicité objective qu’ils entretiendraient avec les forces du mal, peurs et des haines qu’ils déclencheraient. On attendra qu’ils franchissent une ligne rouge ou révèlent leurs sous-entendus. Pour ce qu’ils penseraient subjectivement voire inconsciemment comme pour ce qu’ils provoqueraient objectivement (comme la « libération des tabous »). Avant de parler, ils doivent prouver d’où ils parlent et qui visent leurs paroles.

    Cette asymétrie (nul ne soumet à pareil examen les tenants du consensus idéologique), montre qu’une idéologie dominante se défend aussi par interdits et soupçons. Cela consiste ici à créer une catégorie de: les « dangers » de leurs propos sont pesés (incitation ?), leurs arrière-pensées (discriminantes ?).

    Le rétablissement de l’interdit au nom d’une prétendue post-gauche (celle qui ne veut plus changer le monde, mais les âmes des phobes et haineux) repose sur trois postulats. Ils ont mis quelques décennies à s’imposer, notamment via le politiquement correct.

    Le postulat d’irréversibilité. L’État de droit libéral, le mariage pour tous et la PMA, l’ouverture européenne et multiculturelle, la tragédie du réchauffement climatique, etc. sont définitivement entrés et dans les faits et dans les cerveaux. Ce sont des cliquets d’irréversibilité. Toute critique à cette égard est non seulement réactionnaire (jusque là on peut admettre), mais c’est une non-pensée. Voire un négationnisme. Elle est socialement dangereuse et s’exclut ipso facto du champs du débat : il ne peut porter que sur l’approfondissement de ce qui est. Et il implique la liquidation des dernières poches de domination, dans la tête des gens.

    Le postulat de fragilité des masses (devenues des foules et sur lesquelles décidément on ne peut plus compter). Elles ne peuvent bien voter, c’est-à-dire soutenir les élites bienveillantes, que protégées du faux (fake news), rassurées (certains pourrait surfer sur leurs peurs) et convenablement protégées des pseudo-idées populistes qui sont autant d’incitation à la haine. Isoler leur cerveau des contagions complotistes ou autres désinformations, c’est garantir la démocratie et nos valeurs. À ce compte, pourquoi ne pas rétablir le suffrage censitaire : il n’y aurait plus que des gens ouverts et bien informés qui voteraient.

    Le postulat victimaire. Il consiste à évaluer une idée ou une affirmation à l’aune de la souffrance présumée qu’elle cause à telle communauté ou de l’affront fait à telle identité imaginaire. Les idées ne sont plus soumises au critère de vérification mais de réception : ça fait mal à qui se réclame de telle identité ou telle conviction ? Il faut aussitôt en contrôler la diffusion.

    L’affaire Mila l’illustre parfaitement : une LGBT de seize ans dit détester toutes les religions, en particulier l’islam qu’elle qualifie de religion de haine et de merde. Aussitôt pleuvent des milliers de menaces de mort ou de viol sur les réseaux sociaux. Mais le plus significatif est la réaction embarrassée des médias, des leaders d’opinion ou des dirigeants. On se polarise sur le droit (on n’a pas le droit de menacer, le blasphème n’est pas interdit, mais où passe la frontière avec l’injure aux personnes et non aux idées ?), on se demande même si la gamine n’a pas un peu attenté à la liberté de conscience des croyants. Mais en adoptant ces postulats - et pour certains en mettant sur le même plan des injures et menaces de mort à une personne dont la vie est maintenant brisée et la souffrance subjective que l’on éprouve de savoir que d’autres méprisent nos convictions -, on fait de l’argument victimaire une arme paradoxale : plus vous hurlez que vous souffrez, plus vous avez le droit de menacer.

    Ce processus fait partie de l’américanisation de la vie intellectuelle française : les principes de politiquement correct et de respect des sensibilités chers aux universités américaines. Toute pensée qui fait obstacle à une identité, héritée ou choisie, vaut oppression. Elle ne peut donc être - on en revient au même - une pensée mais une action agressive. Donc punissable.

    Et si tous ces postulats relevaient d’une forme d’idéalisme ? Pour lui, les pensées perverses sont puissantes, elles naissent absurdement dans certaines cervelles, ils faut donc les faire disparaître pour abolir toutes les dominations. Élégante façon d’oublier les rapports sociaux au profit des rapports de censure.
     
    François-Bernard Huyghe (Huyghe.fr,
     

     

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  • Du politiquement correct à l'idéologie totalitaire...

    Le 6 janvier 2020, Pierre Bergerot recevait, sur TV libertés, André Perrin à l'occasion de la récente publication de son ouvrage intitulé Journal d'un indigné (Toucan, 2019) Professeur de philosophie, André Perrin, est déjà l'auteur d'un essai décapant intitulé Scènes de la vie intellectuelle en France (Toucan, 2017).

     

                                           

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  • La démocratie ne souffre pas d’un trop-plein de débats, mais de leur rareté...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Olivier Babeau, cueilli sur Figaro Vox et consacré à la réduction progressive de la liberté d'expression. Agrégé d'économie, Olivier Babeau est professeur à l'université de Bordeaux.

     

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    Olivier Babeau: «La démocratie ne souffre pas d’un trop-plein de débats, mais de leur rareté»

    J’avais appris dans mon enfance à considérer la liberté d’expression comme une évidence. Les cours d’histoire nous faisaient découvrir avec stupeur, et non sans quelques frissons, les bûchers du Moyen Âge, le procès de Galilée, les purges totalitaires. Des milliers d’années où avaient dominé, sous une forme ou une autre, des systèmes par lesquels les propositions déviantes étaient interdites, souvent éliminées en même temps que ceux qui avaient osé les formuler. On nous apprenait combien il était formidable de vivre à une époque où plus personne ne pouvait imposer le silence au nom de ses croyances et imposer par la violence son interprétation de la vérité. Une époque où l’on respectait toutes les opinions, pourvu qu’elles acceptent de respecter les autres, et où il n’était pas nécessaire d’être d’accord sur tout pour daigner se parler.

    Nos enfants n’auront pas la même chance. La liberté d’expression, comme la démocratie qui en dépend, risque de n’avoir été qu’une parenthèse bien courte. Le mécanisme est le même depuis des millénaires. Un groupe minoritaire développe une idéologie qu’il parvient à imposer au reste de la société. Cette idéologie définit précisément ce qui peut être dit et ce qui doit être tu. Dans un premier temps elle profite de la tolérance générale pour s’exprimer, dans un second elle disqualifie tout discours déviant, affirmant peu à peu une prétention à détenir le monopole de la vérité. Elle a son clergé, son vocabulaire, ses tabous, ses tribunaux et ses potences.

    Dans Coming apart, le politologue Charles Murray décrit la nouvelle forme de ségrégation sociale qui isole les élites politiques, économiques et intellectuelles aux États-Unis et leur permet de développer une bulle sociale où l’idéologie du puritanisme progressiste est hégémonique. Tous issus des mêmes universités et lieux de formation, ce groupe de milliardaires a les moyens d’étendre son emprise grâce aux entreprises qu’ils contrôlent. Il s’agit aujourd’hui de la plus puissante force de diffusion de la bien-pensance contemporaine. Outre-Atlantique, ce courant fait d’incroyables progrès. Il faut visionner les vidéos sur les dérives de l’Evergreen State College pour comprendre comment le progressisme, dans sa version la plus extrême, impose physiquement le silence à tous ceux qui osent questionner l’orthodoxie ou même ne professent pas le catéchisme du moment avec assez de zèle. Tout est fait pour réduire la moindre interaction sociale au schéma obsessionnel du rapport entre oppresseurs et victimes, chacun appartenant à l’un ou l’autre camp en fonction de sa race, de ses préférences sexuelles ou de son sexe. Les universités devraient être ce lieu surplombant de la société où sont montrées avec courage les ambiguïtés du réel, elles se transforment en camps de rééducation idéologique. Elles devraient être les temples de la rationalité et de la confrontation scientifique, elles deviennent les gardiennes d’un projet politique.

    Les bulles cognitives créées par les réseaux sociaux aidant, toute la société est contaminée. Nous devenons hypersensibles aux divergences d’opinions désormais perçues comme des violences. Elles sont ainsi de moins en moins supportables. John Cleese, le mémorable acteur du groupe des Monthy Python, témoignait en 2016 de son exaspération face à la chape du politiquement correct qui étouffe l’humour. Tout se passe, souligne-t-il, comme si la société voulait nous protéger de toute émotion inconfortable. Il rapporte la phrase d’un psychiatre londonien qui lui a livré une explication éclairante de ce besoin nouveau: «si les gens ne peuvent pas contrôler leurs propres émotions, alors ils doivent essayer de commencer à contrôler le comportement des autres.»

    Nous riions hier des «enfers» des bibliothèques, ces lieux où l’on cachait les ouvrages interdits. Ils ont été rouverts. Tous les livres ne sont plus bons à lire. Plusieurs écoles de Barcelone ont supprimé 200 livres de leur collection, soit un tiers de leur catalogue, dont La Belle au bois dormant et Le Petit Chaperon Rouge, jugés «stéréotypants et sexistes».

    La machine à purger les discours tourne à plein. La loi sur les «contenus haineux» votée en France servira de prétexte commode pour interdire toute remise en question des vérités ayant reçu le tampon du camp du Bien. Au nom du respect des opinions, on veut en interdire l’expression. Le puritanisme progressiste ne gagne pas parce qu’il est fort, mais parce qu’il a pour lui la foule immense des gens lâches qui croient éviter la guerre au prix de la honte. Comme pour Munich autrefois, ils auront l’une et l’autre.

    Il y a quelques jours, l’universitaire James Flynn, auteur de l’effet qui porte son nom concernant la hausse du QI dans les sociétés développées, annonçait que son éditeur, Emerald Publishing, venait de lui refuser le manuscrit attendu. Le sujet? La liberté d’expression… L’éditeur explique en substance que le texte traite des sujets sensibles de race, de religion ou de genre, et qu’ainsi «les risques de complications judiciaires sont trop grands». Steven Pinker, le grand penseur contemporain qui insiste sur l’urgence de célébrer et retrouver les Lumières, s’est indigné du refus de publication. Pour ne heurter personne, on tait et on fait taire.

    Si le recul de la liberté d’expression est si dramatique, c’est parce qu’il affaiblit directement le débat politique. L’éthique de la discussion a cédé la place à une éthique de l’anathème, consistant à décerner aux uns des brevets de vertu, aux autres des stigmates d’indignité. On ne doit plus discuter avec untel ou parler de tel sujet. Les groupes politiques se juxtaposent, passant plus de temps à attribuer des étiquettes qu’à parler réellement des faits et des idées.

    Notre démocratie ne souffre pas d’un trop-plein de débats, mais de leur rareté. Comment peut-on espérer se comprendre si l’on refuse même de se parler? Comment dissiper l’erreur, si on se prive du seul moyen de la contredire? Au lieu de suivre le mouvement général des pays qui font progresser la censure, aussi généreuses en apparence que soient les justifications, nous devrions réaffirmer la liberté d’expression comme l’une de nos valeurs non négociables.

    Olivier Babeau (Figaro Vox, 1er octobre 2019)

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  • Journal d'un indigné...

    Les éditions du Toucan viennent de publier un ouvrage d'André Perrin intitulé Journal d'un indigné. Professeur de philosophie, André Perrin, est déjà l'auteur d'un essai décapant intitulé Scènes de la vie intellectuelle en France (Toucan, 2017).

     

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    " Pendant dix ans, André Perrin a noté, sous forme de textes courts, les réflexions que lui inspiraient la lecture ou l’écoute quotidienne des médias dits « d’information ». Il a prélevé à chaque fois des échantillons illustratifs de cette nouvelle discipline de la parole qu’on appelle le « politiquement correct ». De contradictions majeures en partis pris idéologiques,toujours dans le même sens, cette autocensure moderne apparaît ici dans toute sa nudité : inséparable de l’ignorance et du mensonge. A la lecture de ces pages, écrites sur le vif sans autre prétention que de rendre leur sens aux mots, on mesure combien l’indignation contemporaine, facile et paresseuse, est bien le contraire de la réflexion, du débat et de l’action. "

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